Antoine Poupel

 


Portrait de Pierre Restany


Je crée des images à partir d’éléments obsessionnels, mort, érotisme, religion, à travers le corps (vivant, mort, ou représenté), l’histoire de l’art (hommage), les rituels (religieux, amoureux, et manipulation).
Dans mon travail depuis 1982, je joue avec les contraires. J’organise les rencontres entre les structures et le fluide, entre l’érotique et le voilé, entre le macabre et la jouissance, entre le religieux et la transgression, entre le machinique et la chair, entre l’humain et l’animal.

De 1985 à 1998, une grande partie de mon travail est basée sur le monotype photographique. Le Monotype  est une oeuvre unique à caractère spécifiquement photographique, qui subit divers traitements, qui la met à la frontière du photographique et du pictural. Le Monotype s’inscrit dans le champ de la photographie. Il n’est créé qu’à partir de la technique photographique. Je considère le support photographique comme un matériau que je manipule, monte, agrandi, et dont j’explore les qualités chimiques et photosensibles.

Depuis 1998, je travaille maintenant essentiellement à partir des nouvelles technologies de l’image. Les éléments ne sont pas photographiés mais scannés directement, et sont ensuite transformés grâce à l’ordinateur (couleurs, formes, montages, clonages).

De 1998 à 2001, les éléments avec lesquels j’ai travaillé, étaient sur les histoires naturelles, fleurs, fruits, plantes, planches encyclopédiques, appropriations d’images. J’ai aussi repris à l’époque un travail réalisé au polaroid en 1980, rescannant un oeuvre finie, pour la retransformée avec de nouveaux outils, une espèce de mise en abîme.

De 2001 à 2003, la thématique a dérivé sur l’histoire naturelle des peaux. Mon expérience de scanner des personnes a vraiment commencé en 1999. Ce travail met en avant la vision sensuelle de la nature. L’idée encyclopédique favorise la connaissance et la reconnaissance, mais parfois les transformations effectuées sur ces images laissent planer un doute, une interrogation : l’idée paradoxale d’un danger possible derrière la beauté. Ce travail montre la problématique des organismes génétiquement modifiés et du clonage, qu’il soit végétal ou humain. Question de la maîtrise de l’homme, de sa mainmise sur le vivant, dont les conséquences ne sont pas mesurables. La méthode de travail sur ces images de nature, dans leurs traitements par ordinateur montre cette problématique très contemporaine.

Jusqu’en 1998,  je travaillais avec la chimie, voir l’alchimie photographique, finissant par être très proche de la peinture et de l’abstraction. Actuellement, certaines images numériques ont tendances à retrouver une picturalité.